Le Monde Hacker ouvert - Marie Lechner

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Le Monde Hacker ouvert - Marie Lechner

Postby HackAngel » Sun Sep 07, 2008 4:17 pm

[size=14:8831f82654][b:8831f82654]Le Monde Hacker ouvert[/b:8831f82654][/size:8831f82654]

Un projet lancé en Croatie permet de remonter aux sources de cette culture et de battre en brèche les clichés du héros et du cybercriminel.

[b:8831f82654]par Marie Lechner[/b:8831f82654]

Passé au prisme hollywoodien ou médiatique, le hacker est ce programmeur surdoué qui, en moins de trente secondes, peut s’introduire dans le système informatique le mieux protégé, ou qui, depuis son portable, s’infiltre à distance dans les systèmes ennemis. Tour à tour, héros ou cybercriminel. Une vision réductrice qui n’a que peu de rapport avec la « culture hacker ». Le Multimedia Institute de Zagreb l’explore en profondeur et porte un regard affûté sur ses racines, ses champs d’action, sa spécificité, sa force subversive, avec l’exposition « System.hack() », qui s’est tenue dans une chambre d’hôtel de la capitale croate mi-juin. Le projet se prolonge dans un livre et en ligne avec une sélection de hacks mis en perspective dans des essais passionnants. Les internautes sont invités à compléter la base de données avec leur hack préféré.

« Un moment d’excellence dans la programmation est appelé hack. Un hack parfait est surprenant, médiagénique, innovant dans l’emploi de la technologie, marrant, et non-violent. "System.hack()" est tout hack qui ouvre un système fermé ou dynamise un système ouvert », écrivent les commissaires. La figure du hacker s’est popularisée avec le développement informatique et l’Internet, mais cette culture a des racines plus anciennes. Les commissaires ont choisi d’ouvrir leur sélection par le canular radiophonique édifiant du 30 octobre 1938. A la veille d’Halloween (et de la Seconde Guerre mondiale), Orson Welles jette le trouble sur les ondes de CBS avec son adaptation de la Guerre des mondes, le roman de H. G. Wells. Il rapporte en direct l’invasion de la Terre par des Martiens, à coups de faux bulletins d’info et de reportages, déclenchant une vague de panique parmi les auditeurs. Cette simulation plus vraie que nature a ébranlé la confiance aveugle dans la radiodiffusion et insinué un doute sur la crédibilité des médias qui perdure plus que jamais.

A l’époque du téléphone, on ne les appelle pas encore hackers mais phreakers, de phone-freaks, ces gens qui étudient, expérimentent voire exploitent les failles des systèmes utilisés par les compagnies de téléphonie, comme Captain Crunch, alias John Draper. Dans les années 60, il avait trouvé un moyen de cracker les systèmes complexes de relais téléphoniques en utilisant un sifflet en plastique, jouet distribué dans les boîtes de céréales Captain Crunch. Le sifflet modifié permet de reproduire la tonalité de 2 600 hertz nécessaire pour autoriser un appel et passer des coups de fil gratuitement. Ce qui lui a valu un petit séjour en prison, où il s’est empressé de divulguer sa technique aux autres détenus, formant des centaines de phreakers. « Me jeter en prison a été leur plus grande erreur. J’ai fait plus de mal aux compagnies téléphoniques en étant derrière les barreaux que s’ils ne m’avaient pas incarcéré », s’amuse-t-il dans une interview.

Contrairement au cliché hollywoodien, la culture hacker n’est pas celle d’un héros solitaire. Elle est bien plus proche d’un « écosystème harmonieux », selon l’expression du programmeur Marcell Mars, où chaque nouvel organisme amène sa pierre, collabore et partage le résultat de ses recherches. A l’image du mouvement pour le logiciel libre, lancé il y a vingt-cinq ans par le gourou Richard Stallman, aujourd’hui président de la Free Software Foundation (voir Ecrans du 24 juin), et qui milite pour des programmes copiables sans limite, dont le code source est accessible et modifiable, à l’inverse des logiciels propriétaires, tel Microsoft. Plus les restrictions imposées par les géants de l’informatique, de la musique ou du cinéma augmentent et plus les hackers mettent un point d’honneur à les contourner. Pour soutenir son projet, Richard Stallman a inventé un outil juridique, la general public licence, qui définit avec précision que l’on peut copier librement et modifier à loisir un programme. L’enjeu – la libre circulation de l’information – dépasse de loin le cercle de l’informatique.

Transposé dans le domaine du vivant et des biotechnologies, la réponse du hacker au développement incontrôlé des OGM s’appelle ici « désobéissance civile biologique » ou « terrorisme culturel ». L’artiste activiste Heath Bunting a imaginé le SuperWeed Kit 1.0, un kit distribué sur le Net pour produire soi-même une mauvaise herbe génétiquement modifiée, résistante aux pesticides. Il invite les guérilleros jardiniers à répandre cette mauvaise graine mutante afin de contrer les semences OGM des géants du secteur, quitte à détruire au passage toutes les autres espèces, y compris bio. Une arme de dissuasion massive, symbolique avant tout, pour obliger Monsanto et consorts à prendre en compte une opinion publique hostile à cette prolifération.

[b:8831f82654]Source: [/b:8831f82654][url]http://www.ecrans.fr/Le-monde-hacker-ouvert.html[/url]

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